mardi 13 juin 2006

La cage humaine

Je voulais finir cette trilogie d'articles depuis longtemps, mais j'ai fait d'autre chose de mon temps, semble-t-il. Toutefois, nous y voici. Je sais que le sujet a eu le temps de refroidir et donc, je bats un fer sensible qui peut casser à tout moment.

Ceci étant dit, je veux profiter de l'occasion pour revenir sur la sélection naturelle versus la sélection sexuelle (pour but de rafraîchir le sujet déjà tiède). En effet, il y a une nuance entre les deux; un rapport hanches-taille de l'ordre de 70% n'est pas un choix conscient. C'était un rapport qui était peut-être pas constant, mais le plus fréquent... Ce qui peut vouloir dire une chose. Que les préférences sexuelles sont basées sur ce qui est profitable à la sélection naturelle. Bref, que notre "liberté" en terme de choisir la belle personne plutôt que la moche n'est en fait qu'une manière laissée par la sélection naturelle de se mettre en marche et d'améliorer son fonctionnement. Bref, un mécanisme créé par la nature pour qu'on fasse ce qu'il faut pour l'amélioration de l'espèce, dans ce sens que la beauté ne serait qu'une série de règles arbitraires insérées dans ce qu'est l'humain...

Ceci implique que notre génétique, notre société et notre expérience personnelle codent partiellement nos comportements sexuels. Ce qui veut dire que la sélection sexuelle serait un des mécanismes de l'évolution. Bref, que la liberté qui existe est au niveau de l'orientation sexuelle, quoique plusieurs scientifique pense qu'un gène pourrait expliquer le 2 tiers des cas d'homosexualité... (Quoique la question est encore chaudement débattue...) Ce qui voudrait dire qu'encore une fois, l'humain n'a pas vraiment le choix dans la plupart des cas... Et l'éducation compte pour le reste.

Il y a un certain temps, j'ai vu une série de documentaires parlant des transsexuels. Ces quatre documentaires étaient vraiment intéressants, dans la mesure où il venait ajouter quelque chose à cette discussion. Certains humains, en naissant, pensent qu'ils devraient être de l'autre sexe que celui avec lequel ils sont nés. Est-ce que ça transcende le corps, je ne sais pas. Mais ce que je peux facilement dire, c'est que le transsexuel se sent mieux dans sa peau une fois qu'elle a traversé de l'autre côté, et que dans plusieurs cas, ils ne peuvent se sentir heureux dans leur corps d'humain tel que la manufacture leur a fourni. (Plusieurs de ces personnes pensent cela depuis qu'ils ont 6 ou 8 ans, avant même de comprendre ce que cela implique au niveau de la sexualité...)

Est-ce que ça veut dire que cela dépasse les limites imposées jusqu'ici, que les caractères spécifiques sont forgés à la naissance, peuvent être changés un peu par l'éducation, mais que grosso modo, les hormones n'ont rien à y voir? Et s'il n'y a aucun défaut génétique qui fait penser à un enfant qu'il devrait être de l'autre sexe, que son esprit est formé par autre chose? Je ne veux pas entrer dans des débâts d'ordre spirituel, parce que malheureusement, ce ne serait plus du débat, puisqu'avec des considérations empiriques, on ne peut pas vraiment confronter des faits, mais certainement, il y a quelque chose de vraiment curieux, ici.

Toutefois, un des commentaires m'a marqué. Une femme parmi les intervenants qui s'occupaient de donner les doses d'hormones et de supperviser le traitement a dit une chose intéressante: que lorsqu'un transsexuel commençait le traitement, on commençait à voir des traits de caractères associés au stéréotype de l'homme ou de la femme (selon le cas) se manifester. Cela pourrait entre autre se manifester à cause de l'effet placebo... Mais si tel n'est pas le cas, est-ce que ça veut dire que les stéréotypes masculins ou féminins se manifestent chez les gens parce que leur corps est fait comme ça?

Est-ce que cela implique que l'humain, que ce soit au niveau de l'horloge biologique de la femme, des traits de personnalité, bref, de presque tous ses constituants, sont des éléments que le physique impose à l'esprit, que bref, nous ne sommes que des esprits façonnés par des corps? Et si tel est le cas, y a-t-il une pilule miracle de clarté d'esprit, ou une évolution radicale qui nous permettrait d'y échapper... Et finalement, est-ce que ce serait une bonne chose?

Je vous relance toutes ces questions, mais elles ne donnent vraiment pas beaucoup de place à la liberté, ou l'illusion de liberté...

4 commentaires:

Cuauht a dit...

Pour ce qui est de la sélection sexuelle et naturelle, bien que ce soit 2 choses distinctes, ça ne les empêche pas de fonctionner ensemble, comme les lois de la gravité et de la sinétique sont totalement distinctes et fonctionne de pair quand même...

Pour ce qui est du reste je trouve un peu étrange nos préjugés humain. 1)On sait déjà depuis longtemps que nos personalités sont dictés par les gênes à travers cette phrase de la sagesse populaire: "Chassez le naturel et il revient au galot." 2)Pourquoi est-ce que le fait d'avoir une personalité déterminé par les gênes serait-il un manque de liberté plus évident que d'être emprisonné par sa propre "nature"? 3)Il est évident que les caractères sont forgés en partie à la naissance! Même si les hormones étaient responsables de la personalité, les hormones doivent être produites, et les glandes qui le font sont déjà présentes à la naissance je ne vois donc pas comment il pourrais en être autrement!

Je crois que l'esprit transcende tout ça. Je crois qu'on obtient une personalité prédéterminé par un assemblage aléatoire de deux pool génétique, mais je crois aussi que l'esprit peut se défaire de ces chaines comme le corps peux se défaire de celles de l'esprit. Je crois qu'avec un effort prolongé pour forcer sa personalité dans une direction, on peut y arriver. Plusieurs gens le font déjà! Ne connaissez-vous pas quelqu'un qui est borné au point ou la réalité perd toute importance si elle contredit ses convictions? Si une personne peux même influencé la réalité (même si ce n'est que pour elle même) pourquoi serions nous esclaves de quoi que ce soit, gêne, hormones, spiritualité, comme il est dit dans la matrice; "Le problème, c'est le choix." Ceux qui trouve la force de le faire et ceux qui laisse le temps décider pour eux.

Anonyme a dit...

Ah, voilà la question! Je suis très d'accord avec toi, Cuauht, mais juste pour pousser la note un peu plus loin...

Est-ce qu'un individu qui choisit de travailler son caractère peut vraiment être "libre" de sa prédestination génétique personnelle si la société n'est pas composée totalement d'êtres libres?

Carl inc. a dit...

Ah, voilà la question! Je suis très d'accord avec toi, Cuauht, mais juste pour pousser la note un peu plus loin...

Est-ce qu'un individu qui choisit de travailler son caractère peut vraiment être "libre" de sa prédestination génétique personnelle si la société n'est pas composée totalement d'êtres libres?

Cuauht a dit...

on s'engage ici dans un autre sujet je crois, celui de la liberté elle-même et de ce qu'elle est. D'après moi, le mot société et liberté ne vont pas ensemble... La liberté ultime implique la solitude ultime. Pourquoi? Simplement car toute liberté s'arrête là ou celle de quelqu'un d'autre commence! Maintenant, je dit dans mon commentaire précédent que nous pouvons nous libérer de ce que les gênes nous impose. Non pas qu'on devient libre de toutes chaines, mais seulement de celles des gênes.

Ceci devrait être fait uniquement en société, car si il n'y a personne d'autre, quel intérêt de changer ce que les gênes dictent? C'est comme l'éternelle question; est-ce qu'un arbre qui tombe dans une forêt vide fait du bruit? La réponse, évidemment, non, car si personne n'est là, il n'y a pas de bruit, que du son. Le bruit est un concept humain pour décrire un son agressant. Une question se pose ici, pourquoi transformer une personalité si personne n'en profite? Cette dite personalité n'occuperait qu'une mince portion de ce qu'elle est en ce moment si il n'y avait personne d'autre!

Voici une question à développer: pourquoi voudrait-on être libre à ce point? Pourquoi veut-on avoir le choix de tout ce qui se rapporte à nous? La liberté est un concept relativement récent dans les sociétés, et jusqu'à maintenant il n'a pas prouvé son efficacité! Les fourmis ne sont pas libre, mais recherchent-elles la liberté? Non, elle recherche l'ordre, la hyérarchie, une fourmi seule n'est rien. Alors, pourquoi vouloir être libre à ce point? Pour être unique? Nous le sommes déjà avec ce que la nature nous dicte, pas besoin d'en rajouter!

La société humaine à franchement un drôle de format, dans tous les exemples naturels d'animaux ou insectes ayant des comportements sociétaux ont n'observe jamais la suprémacie des individus, mais plutôt celle du groupe. La suprémacie de l'individu le plus fort ou le plus important peut-être mais non pas celle de chaque individu! Je dirais que le modèle de société de l'humanité est probablement le plus libéral mais le moins efficace.