Il fut une époque ou le sac de plastique était donné gratuitement par les épiciers, la SAQ, ainsi que par tous les marchands possibles et inimaginables. Le sac était le symbole même du capitalisme tout-puissant. Aujourd’hui, notre paupérisme se traduit par le fait que nous avons des sacs réutilisables, des sacs durables, des sacs écolos et je ne sais quoi encore. Ces sacs sont parfois fabriqués en Chine, là où la protection de l’environnement est un obstacle aux bas prix.
Si la transition a été plutôt aisée au Québec, on ne peut pas dire que ça soit la même situation à Seattle. Dow Chimicals, ExxonMobil et les fabricants de sacs en plastique ont renversé la vapeur et ont trainé la ville devant les tribunaux pour avoir voulu imposer une taxe de 20 sous par sacs. Le plastique, c’est la démocratie! Les dépenses pour les deux camps se soldent ainsi : 100 000 $ pour les pro-taxes et 1,5 million pour la coalition pro-sacs… de quoi nous rappeler le référendum de 1995, les votes ethniques en moins!
Par ailleurs, je me souviens très bien que les sacs à poubelles de mon enfance ont souvent été les sacs de plastique d’épicerie, qui avaient alors une deuxième vie. Aujourd’hui, avec les sacs durables, il faut payer pour acheter des sacs de plastique, car je ne connais personne qui met des sacs durables pour envoyer aux ordures… n’est-ce pas ironique? Au bout du compte, les sacs durables ne seraient-ils qu’un leurre? D’autant plus qu’au Québec, si nous sommes les champions canadiens de l’utilisation de sacs durables, nous sommes également les champions mondiaux de producteur de déchet par personne : selon les statistiques de 2002, 463 kg de déchets par personne, un record (notez que c’est bien naturel : on a mis à la poubelle l’accord du lac Meech, l’accord de Charlettetown, le rapatriement de la Constitution, deux référendums, etc.)
Nous avons diminué depuis, de 59 kg pour nous rendre à 404 kg (on trouve d’ailleurs une page qui le documente). Je me demande si éventuellement, nous aurons également le courage de nous attaquer à ce que qui est vraiment important : l’automobile. Au XXIe siècle, il est complètement absurde de créer une autoroute. Il est temps qu’on les démolisse toutes, pas qu’on en construise une nouvelle! Les plans du Corbusier ne doivent plus être le phare de notre développement urbain, mais une relique du passé.
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