Re... WikiLeaks et la diplomatie

J'ai entendu bien des choses dites au sujet d'Assange, dont un mandat d'arrêt Interpol. Pourquoi on s'attaque à lui comme personne? Il n'est pas le tout de WikiLeaks ni même le gars qui a donné les documents. Si on prend 2 secondes pour y penser, les médias disséminent l'information, même les journaux et les sites Web qui décrient cette situation. 

Mais cet homme canalise une pulsion qui existait avant lui, la présence de gens qui veulent mettre en lumière les actions d'un gouvernement. Au moins, avec un organisateur comme lui, le nom des gens reste et demeure enlevée des documents, ce qui est toujours pratique pour les vrais secrets d'État, comme le nom des agents secrets. (Et les États-Unis ont perdu le droit moral d'utiliser cet argument depuis la commutation de sentence de Scooter Libby pour avoir révélé que Valerie Palme travaillait pour la CIA.)

«Don’t worry about it, you should see what we say about you,»

Ces paroles du discours de Hilary Clinton, rapporte les paroles de diplomates des autres pays. Les diplomates et les politiciens de carrière savent comment il faut prendre de tels documents. C'est juste le public qui en est surpris et qui en fait un plat. Par effet d'entraînement, les politiciens doivent suivre la tendance populaire, mais j'ai pas l'impression que ça nuise réellement aux relations internationales.

Et si ce n'était que du vol, il faudrait faire confiance les yeux fermés aux gouvernements? Il faudrait arrêter les gens qui nous montrent comment l'État fonctionne? C'est un désagrément pour un État, mais c'est fallacieux de dire que c'est l'équivalent de dire toujours la vérité. Si on veut une métaphore juste, ce serait une cassette porno volée par le fils du voisin. Des fois, l'info sortie hors de la loi renforce la démocratie. Pensons à Watergate aux États-Unis. Et si ce n'était pas de WikiLeaks, on n'aurait pas su avant la signature de l'accord que l'ACTA (négocié secrètement) propose de limiter la circulation des médicaments génériques.

Vous n'avez pas peur, des fois, que l'État dépasse les bornes, ou légifère mal ou inefficacement? Si on ne sait pas ce que le gouvernement fait, comment le saurons nous? Si on respecte la loi au mot et à la lettre sans jamais être prêt à mettre un peu du sien pour la vérité, il me semble que ça s'appelle de la tyrannie.

Ajusté d'une réponse à un article sur un blogue