La Chine détruit le parc du sexe

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La Chine vient une fois de plus d’intervenir pour prévenir la corruption des âmes : Love Land, un parc thématique dédié au sexe, a été taxé de trompeur et de vulgaire par les autorités chinoises. Le directeur du parc, Lu Xaoqing, est traité de « profiteur du sensationnalisme ».

Les défenseurs de la liberté d’expression qualifieront peut-être le geste des autorités chinoises comme étant une preuve irréfutable d’un système muselant les projets qui sortent de l’ordinaire, mais qu’en est-il réellement ? Ce parc, entre autres choses, se proposait de montrer des organes génitaux sur des supports gigantesques dont une immense statue rotative des attributs féminins (jambes en sus). On songeait également à monter une exposition concernant l’histoire de la sexualité.

M. Xaoqing a beau dire que le sexe est un tabou en Chine, son initiative reste-t-elle vraiment à visée pédagogique ? Le sexe est amplement exploité à des fins lucratives, ici comme dans l’empire du Milieu. Par exemple, l’exposition du salon de l’amour et de la séduction à Montréal n’est finalement rien d’autre qu’une foire aux objets sexuels et au harcèlement mercantile. Et n’y a-t-il pas des bordels et un nombre grandissant de prostituées en Chine ? Mais ses questions superficielles en cachent d’autres de plus grande importance. En considérant la pandémie d’infections transmises sexuellement, peut-être que la ligne idéologique du parti devrait plutôt être changée.

En qualité d’être humain, je crois somme toute que ce parc thématique n’est pas plus grossier qu’une autre sorte de foire du sexe. Si la section concernant l’histoire de la sexualité peut paraître intéressante, qu’en est-il des statues d’organes sexuels ? Cela me rappelle un film de Falardeau, le Party, où une femme, qui fait un numéro nue, dit qu’elle ne voit pas en quoi son métier est plus dégradant qu’une femme qui vend de la nourriture pour chien. N’est-ce pas là qu’une tempête dans un verre d’eau ?